2/19/14

Susreti / Rencontres

Svakog jutra u 8 :01, izlećem iz stana i žurim na autobus, idući popreko i ukoso i dijagonalno ne bih li skratila sebi put. Ne umem da nigde da krenem tako da budem komotna, bez podizanja broja otkucaja srca na bar 120 u minuti. Zato i ne mogu da nosim damske cipele na štiklu, već prvog dana bih uganula nogu, u najboljem slučaju.
Nije mi se, za sada, desilo ni da zakasnim na autobus. Ali da uđem u njega bez daha i pozdravim vozača sa « …’bar dahaan – uuuuzdah » jeste.
Za dva-tri minuta koliko obično provedem na stajalištu, mnogo toga se desi. U prvi mah, kada sam počela da čekam taj autobus koji me vozi u mesto u kojem radim, to vreme je bilo ispunjeno zurenjem pred sebe, « u belo », gledanjem u šareniš vozila koja prolaze, uz pokušaje da ton buke smanjim na « podnošljivo » nekim samo meni znanim meditativnim putem. A onda sam počela da uočavam lica ljudi u kolima, sanjiva, užurbana, po neko od njih u oblaku dima cigarete. Odrasla i dečija lica. Mlada i manje mlada. Muška i ženska. I ne samo lica u kolima. Tu je i zamišljeno lice žene koja svakog jutra istim putem vodi svog psića u šetnju. Tu je i zadihano lice devojke koja džogira. Tu su i lica ljudi oko mene, koji isto čekaju autobus kao ja. Pospana, umorna, vesela i nestrpljiva lica. Oči koje traže to kolektivno prevozno sredstvo koje će ih odvesti tamo gde počinje njihov dan.
Tu je i jedno veoma ozbiljno lice koje dolazi na stanicu pogleda uprtog u asfalt. Tek kada se zaustavi ispred table sa satnicom, to lice stidljivo podiže pogled da vidi ko je sve tu. Samo na kratko. To lice pripada sedamnaestogodišnjem devojčurku.
Ona uvek dolazi sama, iako sve njene drugare iz škole prate braća, sestre ili roditelji. Nju niko ne poljubi pre nego što uđe u autobus i niko joj ne maše. Niko joj ne poželi lep dan. Ali ona je već velika, zar ne.
Jednog jutra, posle meseci i meseci čekanja na istoj stanici, ova devojčica mi prilazi, i bez uvijanja pita zašto ima ljudi koji maltretiraju druge ljude. Knedla, pa sekund-dva pauze dok se mozak uključi. Odgovaram zbunjeno da nemam pojma. Dobro pitanje... Sutradan, samo diskretno klimanje glavom kao znak da me je primetila, i narednih par dana – gotovo ništa. Onda jednog jutra prilazi da mi pokaže svoju novu majicu. Kažem joj da je lepa. Majica je stara, izgužvana i sa nekoliko rupa. Ali ona JESTE lepa. Narednih par dana kažemo jedna drugoj « Zdravo ». I tek ponekad mi stidljivo mahne dok ulazi u svoj autobus. I ja mašem. I poželim joj lep dan. Nasmejem se. Pre neki dan, pokazuje mi papir sa svojim beleškama, nešto što piše za sebe. Čitam : « Prva ljubav je rođenje tvoga srca i zato se ona nikada ne zaboravlja ». Pitam se čime sam zaslužila mogućnost da zavirim u taj deo njenog sveta.
Ona ide u specijalnu školu i svakog jutra čeka specijalan bus da je tamo odveze. I ona je jedna vrlo specijalna mlada dama. Moja nova drugarica.

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Tous les matins à 8h01, je m’envole de chez moi et je me dépêche pour aller prendre le bus. En marchant en diagonale j’essaie de me faire un raccourci pour arriver à l’arrêt plus rapidement. Je suis incapable da partir où que ce soit tranquillement, sans monter mon nombre de battement du cœur à 120 par minute minimum. C’est pour cela que je ne peux pas porter de tallons, dans le meilleur des cas, je me serais déboité la cheville.
Pour le moment, ça ne m’ai jamais arrivé de rater le bus. Mais d’y monter essoufflée, avec un « …’ njour ’sieur (iiiiinspire) » , oui.
Pendant les deux-trois minutes où j’attends le bus, il peut se passer plein de choses. Au départ ; quand j’ai commencé à attendre ce bus qui m’emmène là où je travaille, je passait ce temps-là en regardant devant moi, en « blanc », en fixant mon regard sur les voitures qui circulaient, et en essayant de réduire le bruit au niveau supportable à travers des tentatives méditatives. Après, j’ai commencé à remarquer des visages des gens dans ces voitures, des visages ayant sommeil, des visages pressés, des visages mélangés avec de la fumée de cigarette. Des visages d’adultes et des visages d’enfants. Des jeunes visages et des vieux visages. Des visages féminins et des visages masculins. Et pas seulement des visages dans des voitures. Il y a aussi le visage de la dame qui sort son chien tous les matins sur le même chemin. Le visage essoufflé de la fille qui fait du footing. Des visages des gens autour de moi qui, comme moi, attendent le bus. Des visages fatigués, joyeux, impatients. Les yeux qui cherchent ce véhicule de transport en commun qui va les emmener là où leur journée s’entame.
Il y a aussi un visage très sérieux qui arrive à l’arrêt avec le regard coincé sur la terre. Seulement quand il s’arrête devant le panneau avec les horaires de bus, ce visage monte rapidement un regard timide pour voir qui il y a autour. Ce visage appartient à une jeune fille de 17 ans.
Elle arrive toujours seule, malgré le fait que tous ces copains de l’école sont accompagnés par leurs frères, sœurs ou parents. Il n’y a personne pour l’embrasser avant qu’elle monte dans le bus. Personne pour lui faire un coucou. Personne pour lui souhaiter une belle journée. Mais elle est déjà grande, n’est ce pas.
Un matin, après des mois et des mois d’attente au même arrêt, cette jeune fille s’approche de moi pour me demander directement pourquoi il y a des gens qui maltraitent d'autres gens. Etonnée, il me faut deux-trois secondes pour mettre mon cerveau en route. Je suis confuse et je réponds que je n'en sais rien. Bonne question... Le lendemain, elle hoche la tête très discrètement pour me montrer qu’elle m’a vue, et quelques jours plus tard - presque rien. Un autre matin, elle s’approche pour me montrer son nouveau T-shirt. Je lui dis qu’elle est belle. Le T-shirt est vieux, froissé et avec des trous. Mais elle EST belle. Pendant quelques jours plus tard, on se dit « Bonjour ». Elle me fait maladroitement un coucou en montant dans le bus. Je fais un coucou moi aussi. Et je lui souhaite une bonne journée. Je souris. Il y a quelques jours, elle vient me montrer un papier avec ses notes personnelles. Je lis : « Le premier amour, c’est la naissance de ton cœur, et c’est pour cela qu’on ne l’oublie jamais ». Je me demande ce que j’ai fait pour mériter de découvrir cette partie de son monde.
Elle va à l’école spécialisée et tous les matins elle attend le bus spécialisé pour l’emmener là-bas. Et elle est une très spéciale jeune dame. Ma nouvelle copine.